
Ceux qui suivent régulièrement les conseils municipaux, se souviennent des attaques contre le Centre municipal de santé orchestrées depuis 2012 par Xavier Odo. Elles tenaient en quelques mots :
« Je suis contre le salariat des médecins. Le Centre de santé est un gouffre financier qui met les contribuables sur la paille ».
Cette posture n’a jamais varié jusqu’au conseil municipal du 18 septembre 2015. Ce jour-là, l’auditoire abasourdi a entendu le maire déclarer: « La fermeture du centre de santé n’est pas une question d’argent. Si cela avait été une question d’argent, on se serait débrouillé pour en trouver. »
L’explication de ce miracle nous est donnée par le président de l’Union Syndicale des Médecins de Centres de Santé (USMCS).
Le 8 juillet 2015, un accord est signé entre la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et les organisations gestionnaires des centres de santé. De cet accord découlent de nouvelles sources de financements. Xavier Odo n’a donc pas à chercher de l’argent. Il lui suffit de remplir un simple document administratif pour que des dizaines de milliers d’euros tombent mécaniquement dans la caisse de la mairie. Dans son acharnement à détruire le Centre de santé de Grigny, le maire a donc choisi de se priver de l’argent qui lui est dû.
Après avoir botté en touche sur la question financière, le maire a refilé la patate chaude à Isabelle Gautelier qui a immédiatement sorti le parapluie. « C’est pas moi, c’est l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui a voulu fermer le Centre Christian Cervantes », a pleurniché l’adjointe à la désertification médicale.
« Je ne suis pas surpris par la frilosité de l’ARS » nous a confié le président de l’USMCS, « en 2012, l’Agence Régionale de Santé Rhône-Alpes était très en pointe sur la question des centres municipaux de santé et a activement collaboré à la création de celui de Grigny. Mais il y a un an, sa Direction Générale a été renouvelée et a changé de cap ». Reste à savoir si c’est l’ARS qui décide de la politique de la ville de Grigny.
Dans son rétropédalage, l’Agence Régionale de Santé a tout de même rappelé Isabelle Gautelier à son devoir. En effet le Code de santé publique fait obligation à la municipalité d’informer les patients du Centre de santé de sa prochaine fermeture. Elle doit le faire suffisamment à l’avance pour que les malades puissent prendre leurs dispositions. Certains Grignerots ont effectivement reçu une lettre, particulièrement cynique, de madame Gautelier. Cette lettre prétendument écrite le 10 septembre, n’a été envoyée, cachet de la poste faisant foi, que le 23 septembre. Au jour de la fermeture du Centre de santé, le 30 septembre, beaucoup de patients n’avaient toujours pas reçu ce courrier.
Enfin, nous tenons à mettre un terme définitif au prétendu problème de recrutement. Il existe 300 Centres municipaux de santé en France. Un seul ne parvient pas à trouver de médecins : celui de Grigny. Et pour cause, depuis plusieurs mois le maire refuse systématiquement d’embaucher les candidats qui se présentent.
Monsieur Odo se plait à affirmer qu’une étude commandité par l’ancienne municipalité conduisait à la conclusion que « … l’installation du Centre de santé était inadaptée, juridiquement dangereuse et non viable financièrement ». Sauf que l’ancienne municipalité et l’ensemble de celles et ceux qui ont participé à la mise en œuvre du Centre de santé démentent cette affirmation. Il serait sans doute temps que Monsieur Odo publie la totalité de cette étude ou, tout du moins, la rende publique sur le site Internet de la ville. Car à sortir quelques phrases de leur contexte permet de dire tout et son contraire, c’est bien connu.
Le Centre municipal de santé Christian Cervantes a été créé en octobre 2012 par la volonté politique de René Balme de répondre à un besoin de la population. Ce Centre de santé a été fermé en octobre 2015 par la volonté politique de Xavier Odo … À quelle fin ?
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