« On est tombé bien bas bien bas », pourrait-on dire en paraphrasant Brassens.
Imaginez, je dis bien imaginez – car ce fut un flop retentissant – la fête de la musique à Grigny.
L’invité d’honneur, n’était autre qu’un groupe local de rock métal dont le guitariste porte élégamment un tutu rose et, allez savoir pourquoi, des genouillères !
Hé oui, Grigny qui s’était hissée au sommet de la culture, avec sa manifestation « l’École, l’art et la ville, L’autre salon !, La résidence d’auteur (1), l’opération « C’est mon livre », le prix Léo Ferré, etc. vient de connaître une dégringolade vertigineuse sous la houlette de son nouveau maire Xavier Odo. De la culture pour tous de qualité on est tombé au divertissement où le mauvais goût le dispute avec la nullité la plus aboutie.
Et c’est là que nous vous recommandons un concert du groupe Rock Métal qui a illuminé le parc du manoir ce 20 juin. « Rolling Muppets », c’est son nom. Traduisez « les idiots qui roulent » ou plus élégamment « les bouffons qui roulent ».
Le magnifique guitariste en tutu rose, « Manu », n’est autre que le papa de notre inoxydable « adjoint à la culture » Guillaume Moulin qui n’est pas parti pour marquer ce mandat d’une empreinte indélébile.
Pendant 20 ans, « Manu » a aussi été le leader d’un groupe de rock grignerot : « Les étouffes chrétiens » (on ne sait pas si la faute d’orthographe est voulue ou pas !) Par pitié, n’allez pas dire ça à certains… élus, vous les achèveriez ! Le groupe a cessé de nous enchanter il y a tout juste un an mais a laissé des traces indélébiles sur Internet pour le plus grand bonheur des historiens de la musique. « C’est fou ce que le XXIème siècle a pu faire avec trois accords de guitare » ne manqueront-il pas de résumer en cœur.
Gageons que le groupe s’est produit bénévolement pour éviter toute gestion de fait !
Du 20 au 23 juin, il n’y a eu que quelques jours que la municipalité a mis à profit pour peaufiner une batterie d’économies supplémentaires en matière de personnel. Et, nous vous le donnons en mille, qui est ce qui a fait les frais de cette cogitation ? La culture voyons ! Avec la suppression du poste de responsable du service culturel…
La messe est dite comme auraient pu entonner en cœur « Étouffes Chrétiens ». Tout est consommé. Monsieur Odo a signé la disparition de tout fait culturel sur le territoire de la ville de Grigny.
Gérer une ville a la calculette conduit à quelques désastres qui marqueront, nous en sommes convaincus, le passage éphémère de cette municipalité.
Ce qui est vrai dans le domaine culturel l’est aussi dans bien d’autres domaines.
Mais nous y reviendrons… forcément.
(1) Dany Laferrière, aujourd’hui académicien, fut le premier auteur en résidence au Manoir.
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