GrignyMag600_small Tout ça pour ça, serait-on tenté de dire en feuilletant la nouvelle livrée du bulletin municipal de Grigny. Hormis le format, le grammage du papier et la couleur des rubriques, rien de bien nouveau sous le soleil. Quant au contenu… c’est bien la continuité qui s’impose, avec, toutefois, un peu moins de fautes d’orthographe !

Nous nous abstiendrons de commenter le concours photo pour ne fâcher personne.

Les trois questions à Guillaume Moulin et les réponses qui s’ensuivent ne nous laissent rien présager de bon en matière culturelle. Hormis le rappel à la calculette (car les budgets ne sont pas extensibles, blablabla…) la programmation culturelle qui s’annonce ne va pas être révolutionnaire… ni originale. Il nous annonce « les nuits du château » (sic.) comme étant le point d’orgue de la saison culturelle. Dont acte. Exit donc, la résidence d’auteur, l’accueil des enfants du primaire à la médiathèque, l’école l’art et la ville, l’opération « C’est mon livre »… Enfin, exit tout ce qui faisait la spécificité de Grigny, et aussi sa renommée !

Mais, que l’on se rassure, la ville reconduit la soirée « Forme fitness » ! À défaut de faire travailler ses neurones chacun pourra aller se muscler les fessiers et autres abdominaux… Ce qui fait dire, très justement, à une grignerote éprise de culture : « Quand aux adultes ils pourront toujours aller dans la commune voisine, puisque Grigny n’élèvera jamais leur niveau culturel au dessus de leurs fessiers ! »

Donc, un journal particulièrement vide qui nous a fait s’arrêter sur…  l’édito du maire qui est un chef d’œuvre en matière de langue de bois et de glorification des réformes qui, selon lui, sont indispensables, notamment en ce qui concerne le regroupement des communes et la création des métropoles. Sauf que, les élus de tous bords n’ont pas attendu que M. Odo fasse part de ses états d’âme dans ce domaine pour redessiner la carte de France des collectivités. La décentralisation date de 1982, les intercommunalités se sont créées petit à petit de manière concertée et sur proposition des élus locaux pendant des décennies. La mise en commun des moyens a toujours été le crédo des élus de quelque bords qu’ils soient.

La différence, aujourd’hui, est qu’une étape nouvelle a été franchie : le regroupement arbitraire et centralisé des communes et des groupements de communes. C’est ce type de décision unilatérale, pensée par les énarques et décidée par quelques parlementaires aux ordres de la finance que défend le maire de Grigny dans son édito. Et l’on ne peut qu’en être navrés puisqu’à aucun moment, M. Odo n’aborde ce sujet en termes revendicatifs, laissant apparaitre une soumission pour le moins singulière.

Le point d’orgue de la pensée politique du maire de Grigny se trouve dans le dernier paragraphe de son édito où il n’hésite pas a affirmer de façon péremptoire : « Demain les communes devront développer des mutualisations nouvelles, travailler davantage ensemble, partager des personnels, des véhicules, des espaces…voire se regrouper… « etc. Sauf que, ces choses là se font depuis des décennies et M. Odo semble avoir oublié ce qu’il écrivait au paragraphe précédent, à savoir que le regroupement des régions et la mise en place de la métropole vont dans le bon sens.

La ville de Grigny à défaut d’avoir élu un grand penseur devra se contenter de faire avec un élu qui gère sa commune avec une calculette et, à défaut de vision globale à long terme, sans grande ambition nous semble-t-il.

À suivre…