CENTRE MUNICIPAL DE SANTÉ Christian Cervantes N° Finess 690037908 Nos réf. : XO/VA/CC/ Affaire suivie par le Docteur Caroline Combes Tél. : 04.78.73.98.50. Fax : 04.78.81.74.98. centredesante@mairie-grigny69.fr |
Monsieur Xavier Odo Maire ville de Grigny 3 avenue Jean Estragnat 69520 Grigny. |
Objet : droit de réponse aux propos de Monsieur le maire Xavier Odo lors du Conseil municipal du 02 juillet 2014.Copie à : Laurent Servonnet Valérie Azzedine Lionel Cailles. |
Monsieur le Maire,
Suite au conseil Municipal du 2 juillet que j’ai pu visionné sur Vivé ; je me permets d’apporter des réponses aux affirmations fausses ou délicatement transformées me concernant ou concernant le centre de santé.
L’objectif de ce courrier est le rétablissement de la vérité, que je dois aux grignerots, à mes partenaires, au sujet de ma démission et de l’avenir du Centre de santé.
Je vous cite « je n’y suis pour rien si le Docteur Combes , si pour raisons personnelles a démissionné »
Je vous ai envoyé ma lettre de démission le 13 juin sans mention des raisons de mon départ.
Des lors vous affirmez qu’elle sont « personnelles » sous entendant d’ordre privées.
Mme Gautelier, élue à la santé ou vous même ne m’avez pas reçue pour connaître les raisons de mon départ.
Les raisons de mon départ ne sont pas d’ordre privées ; les voici :
– Je n’ai plus les moyens de mettre en place des actions de santé publique à l’échelle de la population grignerote : l’outil de travail « Centre de santé » tel qu’il m’a été présenté et pour lequel j’ai œuvré depuis octobre 2012 « n’est plus », depuis le départ de madame Pauline Benoît chargée de mission santé.
En effet un Centre de santé , tel que défini par la loi HSPT du 21/07/2009 portant réforme de l’hôpital relative aux patients , à la santé et au territoire et ses décrets mentionne : « les Centres de santé assurent, dans le respect du libre choix de l’usager, des activités de soins sans hébergement et participent à des actions de santé publique, de prévention, d’éducation à la santé et à des actions sociales (art.L6323-1 du code de la santé publique). »
C’est ce que nous avions construit ensemble depuis 2 ans à l’échelle d’une population et non pas en individuel au sein de consultation comme le font en effet mes confrères libéraux de Grigny.
Depuis 2012 , j’ai mis en place :
– une consultation de prise en charge du surpoids de l’obésité et de l’enfant dans le cadre du réseau REPOPP, Dossier partagé avec des psychologues et des diététiciennes libérales du secteur ;
– les IVG médicamenteuses en cabinet de ville ( ce qu’aucun médecin libéral du secteur Grigny-Givors de propose) et participe aux formations de Gynécologie proposées par Hôpital de Lyon sud et HEH sur la prévention des IVG et la contraception ;
– une activité de gynécologie au sein de mes consultations avec la pose ou le retrait d’implant ou de stérilet, la pratique de Frottis ;
– des actions collectives de prévention auprès de la population :
-« semaine de la femme » : en faveur des femmes au centre Social de Grigny avec comme partenaire : l’hôpital de Givors, le Planning familial, l’ADEMAS (association de dépistage des cancers du sein) et le monde libéral par la présence d’un médecin radiologue du centre d’imagerie de Givors ;
-« la semaine nationale de la vaccination » avec le CDHS (association de dépistage et de prévention dont le rôle est la lutte contre les maladies infectieuses) pour mener des consultations de vaccinations gratuites au sein du centre de santé : Je rappelle qu’il s’agit des médecins et de l’infirmière du CDHS qui vaccinaient dans le bureau vacant disponible de mes confrères le jeudi ou le lundi gracieusement.
– Un réseau solide avec de nombreux partenaires locaux medicopsychosocial et associatif : j’ai participé au COPIL du CLSM:comité de pilotage crée à l’initiative des partenaires médicaux psycho sociaux du territoire Givors Grigny pour la mise en place d’action de prévention et d’éducation à la santé.
Nos pratiques sont complémentaires de l’offre de soin libérale, elles ne sont pas à opposer ; des patients suivis par les médecins libéraux de Grigny viennent au centre de santé et inversement.
Par ailleurs je vous cite « on a eu une rencontre le 3 juin avec les médecins du Centre de santé. Nous avons évoqués l’avenir du Centre de santé. Nous avons rassuré parce qu’ils étaient inquiets de votre campagne électorale » :
Faux, nous n’étions pas inquiets de la campagne menée par le Front de Gauche mais plutôt inquiétés par la vôtre qui clairement dans un tableau, propose un centre de santé « à la X .ODO » avec seulement des médecins libéraux !!!
Nous n’avons nullement été rassurés puisque vous n’avez pas pu confirmer la persistance du modèle de Centre de santé actuel, incertain dans l’avenir financier alors que les chiffres sont à la hausse sur le nombre d’actes par mois.
Au 30 juin :
Le chiffre d’affaire généré par le centre de santé est de 64 289 euros.
L’an dernier pour la même période il était de 41 634 euros.
Nous avions vus 1 826 patients, au 30 juin 2013 nous en avons vu 2 615 au 30 juin 2014.
Vous ne pouvez pas nier que les chiffres sont en hausse et qu’ils tendent vers une diminution de la subvention de la ville.
Je rappelle que le Centre de santé n’a pas 3 ans, durée nécessaire pour faire le « bilan des recettes/investissement » commune à toute activité notamment en médecine libérale.
De plus le Groupement régional des centres de santé auquel le Centre de santé (GRCS) adhère, propose dans un premier temps, en octobre, une formation des personnels des centres de santé pour la bonne gestion du tiers payant et dans un second temps le financement d’actions de santé (que Mme Benoît mettait en place).
Je viens d’apprendre au 21 juillet 2014, que vous aviez refusé la formation « gestion du tiers payant » à la secrétaire du Centre de santé alors que vous vous plaigniez d’avoir signé 70 courriers d’impayés lors du dernier conseil municipal !
Vous vous privez de moyens de financement et d’amélioration des pratiques non négligeables !
Par ailleurs comme je l’ai cité dans mon précédent courrier, au 1 août il n’ y aura plus de facturation car vous n’avez pas fait de carte d’établissement à votre nom pour télé-transmettre parce que, ni vous ni votre élue à la santé, ne vous êtes informés des modalités de fonctionnement d ‘un Centre de santé depuis les élections.
Mme Gautelier avait « promis » de venir nous rencontrer au centre de santé en prenant rendez vous, mais elle a préféré passer à l’improviste avec vous au milieu de mes consultations un lundi matin sans prévenir !!
J’ai du mal à penser que vous souhaitiez la pérennité de la structure comme vous le laisser entendre.
Pour ne pas « enfoncer » les finances du Centre de santé, nous avons, à votre place, fait la demande pour votre carte professionnelle d’établissement puisque vous êtes de Directeur du Centre de santé : vous vous dites « responsable » ? j’en doute…
Par ailleurs , je vous cite « nous avons fait le choix de dire, de faire le tiers payant sur les mutuelles, c’était ubuesque. Bilan des courses : la première chose qui m’a été dite par le centre de santé : on n’arrive pas a gérer les mutuelles et le tiers payant sur les mutuelles » : il y a 540 mutuelles en France, comment faire pour récolter l’argent de 540 mutuelles ».
La secrétaire du Centre de santé a expérimenté le tiers payant intégral sur 10 mutuelles pendant 3 mois : confrontée en effet à des difficultés, connues par tous les centres de santé, de retour de paiement, nous avons décidés par nous même dès mars, avant votre élection, d’arrêter tout tiers payant intégral, notre objectif principal étant de faire vivre le centre de santé et de ne pas gaspiller l’argent du contribuable Grignerot.
Par contre le tiers payant avec la CPAM se passe bien, notamment grâce à un interface qui nous permet de connaître les droits des patients en temps réel : moyen de lutte contre les impayés.
Pour justement diminuer ce coût de gestion du tiers payant, Mme Benoit avait travaillé depuis septembre 2013 sur une formation qui se met en place en octobre pour les gestionnaires, secrétaires et médecins des centres de santé : vous la refusez : vous vous dites responsable » j’en doute…
Je vous cite : « nous avançons encore et toujours , nous avons installé une diététicienne en juillet au Centre de santé c’est important. C’est une avancée c’est nous qui l’avons faite. »
Vous avez omis deux détails :
– la diététicienne n’est pas installée au Centre de santé, elle est dans un local loué par la mairie au sein de la M@ison dans lequel cohabite le Centre de santé parmi d’autres.
– Elle est en libéral et ses consultations ne seront pas au prix de 23 euros ( : 6,90 euros au centre de santé ) ni remboursées par la sécurité sociale.
– le centre de santé propose depuis deux ans des consultations de nutrition auprès des adultes et des enfants, puisque je suis titulaire d’un DIU de Nutrition.
Je ne peux vous laisser dire que c’est une « avancée », au contraire les patients devront payer probablement plus cher pour une consultation de nutrition.
Vous vous dites « responsable » : j’en doute…
Votre élue à la santé d’ailleurs, a refusé une formation à Paris qui avait eu lieu le 20 juin, dont le sujet était « les 8 èmes rencontres entre médecin et chirurgien pour la prise en charge de l’obésité », au motif , je la cite : « J’ai bien pris note de votre mail dans lequel vous sollicitiez mon accord pour effectuer cette formation. Jusqu’à lors, je m’interrogeais sur la pertinence de celle-ci et son apport dans votre pratique quotidienne.Cependant, j’ai reçu hier le mail que vous m’avez transféré et, étant mise devant le fait accomplis, ce que je n’admets pas, je vous informe que si vous souhaitez effectuer cette formation, elle se fera sur votre temps et avec vos fonds personnels. »
J’ai cru au départ à un malentendu… je n’ai fait aucune demande de formation depuis le début d ‘année et la formation personnelle et continue est obligatoire en médecine générale… hélas non. Elle n’a pas pris la peine de me rencontrer : vous qui clamez haut et fort que vous êtes dans l’humain : permettez moi d’en douter !!
Je rappelle que seuls les médecins peuvent juger de la pertinence d’une formation car ils en ont seuls la compétence. Cependant il est bien évident que pour raison financière, argument que Mme Gautelier n’a pas avancé, j’aurai compris que vous me refusiez une formation à 75 euros !
Par ces mots, il est évident que vous ne vous êtes jamais intéressés à ce que je faisais au centre de santé, je vous informe que je suis médecin nutritionniste : j’ai un diplôme de Nutrition Humaine et pratique la nutrition depuis mon arrivée au centre : ma consultation est à 23 euros : « l’avancée » est déjà bien avancée !
De plus, je vous cite : « Donc nous avons pris les devants, là encore nous faisons preuve de responsabilité. La semaine dernière nous avons lancé toutes les lettres de demande de recrutement auprès de tous les conseils de l’ordre, régionaux, départementaux et nationaux. La publication a eu lieu, si vous allez voir, où on demande un poste libéral et salarié, parce que nous pensons qu’il faudra avancer sur un espace libéral, ça a toujours été notre position, mais qu’il y a aussi un temps salarié a avoir avant, on ne peut pas laisser les gens dans l’inquiétude. ».
Je suis médecin et ai accès aux offres d’emploi proposées par l’ordre : à ce jour, il n’y a pas d’annonce pour un médecin coordinateur au centre de santé de Grigny.
De plus pour votre information, les offres d’emploi médicale se gèrent à l’échelon départemental : l’ordre régional et l’ordre national ne traite pas des petites annonces !
Je confirme qu’au 21 juillet, il n’y a aucune annonce proposée par l’Ordre des médecins pour un médecin coordinateur libéral ou salarié !
Vous vous dites « responsable » : j’en doute…
« J’assume mes responsabilités », comme vous le dites si bien : compte tenu de la dégradation de mes conditions de travail, votre manque d’intérêt et la non valorisation de la tâche accomplie ; pour les propos irrespectueux de votre élue à la santé et le refus d’une formation que j’ai demandée en juin au motifs que je juge non valables ; pour votre volonté non dite de « laisser mourir » le centre en ne souhaitant pas travailler sur les améliorations possibles que je vous aies proposées afin de tendre à l’équilibre ; pour l’absence de volonté à mener une politique de santé publique que vous ne pouvez faire puisque votre élue à la santé n’ a pas daigné nous rencontrer pour s’informer, je démissionne.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l’expression de mes salutations distinguées.
Dr Caroline Combes
Médecin coordinateur du Centre de santé Christian Cervantes .
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