dorit-de-la-sante.pngLe Groupe Front de Gauche au conseil municipal  de Gigny nous a transmis la déclaration qu’il a faite lors de la séance du 2 juillet 2014 . M. Odo a refusé que cette déclaration figure dans le PV du Conseil municipal. Le Citoyen, par souci de transparence et d’information publie ci-dessous deux documents : le premier est la déclaration intégrale du groupe FDG ; le deuxième est la réponse abracadabrantesque  de M. Odo qui est la transcription exacte de la vidéo du Conseil Municipal.

Conseil Municipal du 02 juillet 2014
Question Diverse du Groupe Front de Gauche

Mesdames, Messieurs,

Le Docteur Combes, médecin coordinateur du Centre de Santé Chistian Cervantes l’a confirmé récemment, elle a présenté sa démission au Maire. Elle a été acceptée.

Ce départ fait suite non seulement à un projet personnel mais aussi à un certain nombre de désaccords (ou pour le moins de sévères doutes) quant à l’avenir de la structure qu’elle avait largement contribué à faire naître et développer depuis 20 mois.
L’actuelle majorité a toujours dénoncé le projet voulu par les habitants dans le cadre de la démarche participative de la municipalité précédente.

Ce devait être un échec, et aujourd’hui ce sont plus de 16OO patients qui fréquentent le centre, avec une pratique du tiers-payant pour tous.
Ce devait être un désastre financier et pourtant le coût par habitant en 2013 s’élevait à 8 euros, les prévisions établissaient un équilibre budgétaire à fin 2014.

Au-delà des consultations, dans le cadre de partenariats avantageux avec le centre hospitalier de Givors, c’est toute une politique de santé qui s’organisait : prévention avec de multiples partenaires locaux, lutte contre l’obésité enfantine, contre les pratiques addictives,… En prévision de la construction d’une maison de santé, les contacts avaient été pris des professionnels de santé fortement intéressés par le projet : orthophonistes, kinésithérapeutes, infirmières,…

L’abandon de ce projet par la majorité de droite, s’il était confirmé, obligera les habitants à se mobiliser pour la défense de cet outil de santé publique qui garantit à tous un service de qualité et de proximité, reconnu par tous les usagers, regardé avec intérêt au-delà de notre ville.
Le projet que votre majorité a présenté pendant la campagne municipale est sans ambition, il ne fait aucune mention de la politique de prévention par exemple.

Nous rejoignons l’inquiétude que suscite cette menace de disparition du centre municipal de santé, composé de médecins salariés.
Les élus Front de Gauche demandent au Maire et à la majorité municipale de tout mettre en œuvre pour recruter sans délai un médecin coordinateur afin de ne pas laisser les patients grignerots sans médecin traitant dans les jours à venir, et de permettre de poursuivre cette politique publique ambitieuse au service de nos concitoyens.

Nous vous demandons Monsieur le Maire, ce soir devant le Conseil Municipal, et au-delà dans les tous prochains jours en direction de l’ensemble des grignerots, de répondre aux questions suivantes :
– Prévoyez-vous le remplacement du médecin coordinateur du Centre de Santé Christian Cervantes ? Si oui dans quel délai et sous quel statut ?
– Dans l’attente comment allez-vous organiser son remplacement pendant les congés d’été ?
– Comment comptez-vous répondre à la demande des 1600 patients qui fréquentent le Centre ?
– Quelles politiques publiques de prévention notamment comptez-vous impulser ou soutenir sur le territoire dans les mois et années à venir ?

Le groupe Front de Gauche.

La réponse de Monsieur Odo. Accrochez-vous et relisez attentivement. Il s’agit là d’un morceau d’anthologie qui fera date dans les anales de la nouvelle municipalité UMP. C’est du lourd !

Il s’agit de la transcription de la vidéo du Conseil Municipal du 2 juillet, 2ème partie à 34′ 23

Je suis plutôt surpris de votre question, surpris de votre besoin de polémiquer sur ce dossier. Les choses sont claires, nous l’avons démontré.

(Reprendre à 36’49’’)

Nous avons une facture c’est clair et nous assumons une responsabilité, aujourd’hui il y a une personne qui démissionne, c’est un choix personnel. J’ai été à votre place pendant longtemps, et pendant longtemps je n’ai jamais exploité les problèmes personnels pour mettre en avant une polémique, personnellement je le déplore, je vous le dis, on peut discuter, sur un certain nombre de dossiers, mais pas sur les choix des personnes, là c’est un choix de personne. Le Docteur combes a fait un choix qui est le sien et que je respecte. Je n’ai pas à aller contre ou pour. On a pas à dire si on est contre son choix a elle. J’aimerais bien que ça sorte de la polémique. 

Vous avez essayé pendant la campagne de nous discréditer sur le centre de santé. Vous avez essayé d’expliquer que dorénavant il n’ y aurait plus de prévention sur Grigny, qu’il y aurait un désert médical. Les Grignerots ont tranché ils ont voté pour le choix qui est le notre. Je veux qu’on prenne un petit peu de hauteur, c’est ça notre mission de conseiller municipal, même d’opposition. Vos informations sont pour le moins inexactes, nous avons évidemment pris le temps de rencontrer les personnes. Toutes les personnes du centre de santé et d’ailleurs.

On n’a eu une rencontre le 3 juin, avec les médecins du centre de santé. Nous avons évoqué l’avenir du centre. Nous avons rassuré, par ce qu’ils étaient inquiets de votre campagne électorale. Nous avons rassuré. Nous avons dit que nous étions sur la pérennité de cette structure, mais qu’il y avait un déficit qui se maintenait et qu’il faudrait voir comment améliorer les choses. Nous avons aussi mis en avant quelques écueils , et quelques corrections à faire.

Nous avons débattu, et nous avons avancé. Nous avons convenu d’évolutions possibles sur les difficultés rencontrées, nous avons essayé de comprendre ce déficit chronique de la structure et nous avons aussi convenu que toutes ces structures étaient déficitaires, et vous pouvez toutes les reprendre, elles sont déficitaires de partout. Nous avons aussi fait le choix d’être pragmatique, et de se dire, au-delà de ce qu’on a pu entendre pendant la campagne, faisons un bilan financier au 30 juin. C’est un choix que nous avons fait, ensemble, autour de la table, il y avait l’adjointe à la santé, il y avait les médecins, il y avait la directrice générale des services qui est en charge du centre de santé, et moi même. Nous avons fait ce choix-là de dire on attend de voir où on va. 

Il y avait 79 000 € de déficit l’année passée, combien y en aura-t-il cette année ? Les choses pouvaient s’améliorer, moi je voulais bien l’entendre, mais que je n’étais pas sur des on-dit, mais sur des faits. Je n’y suis pour rien si le docteur Combes, si pour des raisons personnelles à démissionné avant le 30 juin. Ce n’est pas mon choix et ce n’est sûrement pas un dogme de ma part. 

Vous noterez que sur ce dossier on n’a pas de chance,  on forme des gens pour faire des remplacements pendant l’été, ils tombent malades, c’est quand même pas de bol, c’est pas toujours simple non plus à gérer. Nous avons pris les devants, on a reçu la lettre de démission du Dr Combes autour du 13 juin.  Le 19 juin, nous rencontrions tous les médecins de Grigny en disant comment faisons-nous, dans un esprit d’ouverture, de dialogue et de travail avec eux. La réponse des médecins c’était de dire, le centre de santé a ses qualités, ses défauts, des choses qu’on n’a pas appréciées dans sa construction, on n’a pas été concerté ( Opposition : c’est faux ! ) Vous pouvez ne pas être d’accord, c’était leur propos, nous n’avons pas été concertés, mis devant le fait accompli, par conséquent, nous apprécions votre démarche de venir vers nous en disant comment on peut construire la suite. Est-ce que nous avons la possibilité de trouver rapidement un médecin  ou pas, est-ce qu’ils avaient des pistes là-dessus, des médecins libéraux ou des médecins salariés, la question n’est pas là, la question est qu’il faut offrir aujourd’hui une solution. 

Donc nous avons pris les devants, là encore nous faisons preuve de responsabilité. La semaine dernière nous avons lancé toutes les lettres de demande de recrutement auprès de tous les conseils de l’ordre, régionaux, départementaux et nationaux. La publication a eu lieu, si vous allez voir, où on demande un poste libéral et salarié, parce que nous pensons qu’il faudra avancer sur un espace libéral, ça a toujours été notre position, mais qu’il y a aussi un temps salarié a avoir avant, on ne peut pas laisser les gens dans l’inquiétude. Cela c’est la responsabilité, c’est la nôtre et nous l’assumons de A à Z.  D’où l’idée de vous dire qu’il y a pas de polémique là dessus. 

La structure, nous avons émis des doutes, c’est vrai, et tous les doutes que nous avons émis se vérifient.  Nous avions dit à l’époque, sur le genre de structure, on a fait des études sur les centres de santé, nous avons en moyenne un tiers des gens qui ne viennent pas de la commune et pourtant ce sont les contribuables de Grigny qui doivent payer. Pour chaque consultation, c’est 8 à 9 € payés par le contribuable Grignerot.  Est-ce que c’est normal que le contribuable Grignerot paye pour les gens de Givors, de Montagny, de Milleri, je ne crois pas que le contribuable Grignerot sera d’accord avec cela, ils l’ont exprimé lors de la campagne et c’est pour cela aussi qu’ils ont fait un choix. 

Nous avons fait aussi le choix de dire,  de faire le tiers payant sur les mutuelles, c’était ubuesque. Bilan des courses. La première chose que m’a dit le centre de santé : « on n’arrive pas à gérer les mutuelles et le tiers payant sur les mutuelles». Il y a 540 mutuelles en France, comment faire pour récolter de l’argent sur 540 mutuelles. Les gens de bonne foi ne payent pas, mais la mutuelle ne nous paye pas et des gens se font rembourser et il faut aller demander derrière le remboursement.

J’ai signé sur le dernier mois, et même sur les 15 derniers jours, au moins 70 lettres de rappel à des familles, en disant Mme, M. vous avez eu le tiers payant, nous n’avons pas été remboursé, nous souhaitons que vous payiez votre tiers payant mutuel. 70 lettres au moins. Vous pouvez aller vous renseigner auprès du centre de santé, je suis même prêt à laisser cela ouvert.  C’est un travail de fourmis, un travail conséquent qui ne rapporte pas. Aujourd’hui, on est à 9000 € d’impayé  sur le centre de santé, je ne parle même pas de déficit, on a 9000 € d’impayés. 

C’est un choix de se dire on fait le tiers payant sur les mutuelles il y a 9000 € d’impayés est-ce que le contribuable doit payer tout ça. C’est juste se dire comme ça se dit ailleurs, je prends l’exemple de Pierre bénite, le centre de santé Benoît Frachon qui est redevenu municipal  il y a un mois et demi,  même lorsque ce n’était pas municipal, Monsieur Servonnet, il est dit que des des accords sont passés avec certaines mutuelles, pas toutes, ce n’est pas possible toutes. Et cela on reste dans l’incapacité à le recouvrir.

Aujourd’hui nous avons fait le travail qui est d’avancer . Vous nous dites notre modèle n’était pas bon, je veux bien l’entendre, tous les autres pratiquent le même, tout le monde a peut-être tort, mais quand tout le monde a tort il faut se poser la question si on a raison.

Dans les gens qui ont demandé à venir, j’ai redemandé au service la liste , il n’y en a pas un qui veux revenir en salarié, ils veulent tous venir en libéral, tous en libéral. Le modèle n’est peut-être pas bon, mais tous ont ce choix-là. Part ailleurs là encore je ne peux pas laisser dire que les médecins généralistes ne font pas de prévention. Il y a de la prévention chez les médecins libéraux, on ne peut pas dire qu’il n’y aura plus de prévention sur Grigny. C’est ce que vous dites, Monsieur Servonnet, quand vous dites quel choix de prévention nous faisons Il n’y a pas que nous qui faisons le choix de la prévention, les médecins libéraux le font aussi.

Par ailleurs nous avançons encore et toujours, nous avons installé une diététicienne en juillet au centre de santé, c’est important. C’est une avancée, nous l’avons faite. Nous  étudions l’installation de kiné, c’est compliqué, c’est une question de surface, une question d’organisation, mais on avance là dessus. Là encore c’est un choix de la responsabilisation. 

Tous les professionnels de santé, tous je vous dis, veulent revenir en libéral.

Je crois qu’on ne peut pas nous faire qu’un procès d’intention là-dessus nous sommes responsables nous avançons nous nous ne faisons aucune polémique sur ce dossier-là,  il y a de l’humain derrière, mon ambition a toujours été de faire de l’humain dans cette ville. Je le fais avec le personnel, je le fais dans la gestion, je le fais aussi auprès des Grignerots et de ceux qui vont au centre de santé. 

Vous avez bien évidemment mis cela en avant dans la campagne Les Grignerots ont tranchés il n’y aura pas de troisième tour sur le centre de santé. N’instrumentalisons pas cela. Soyons respectueux de ceux qui travaillent, des personnes qui profitent du centre de santé, et qu’on puisse continuer à faire avancer ce dossier, mi-salariés mi-libéraux, à trouver un point d’équilibre.

 Monsieur Servonnet, nous avons repris les chiffres au 30 juin, ils ne sont pas totalement finis, mais globalement, nous avons 2616 consultations au 30 juin, chiffres donnés par le centre de santé , nous avons calculé sur un chiffre de 5655 consultations annuelles on est à mi-parcours. On m’a dit aujourd’hui qu’on n’est à 23 000 € de déficit, auquel je dois rajouter 6000 € d’impayés, qui traînent, qu’on va sûrement rentrer, mais il y a un travail derrière quand même, mais c’est ennuyeux, il faudrait qu’on se dispense de ça quand même. 

On est donc aujourd’hui à un déficit de 29 000 €. Si on considère que la deuxième partie de l’année correspond à la première partie de l’année, on considère qu’il  y aura un déficit, là encore on enlève Ies impayés, de 23 000 € ce qui veut dire que l’on est sur un déficit global de 47 000 € à peu près, si on rajoute les impayés on est à 53000 €

53 000 quand nous avons budgétisé, suite à votre budget qui a été lancé précédemment, 53 000 € de déficit pour l’année 2014, on ne peut pas dire qu’on est équilibré,on a un déficit de 53 000 €. Ce qui fait ramener à la consultation, 9 euros. Ce qui veut dire que pour l’année 2014 chaque contribuable paye 9 euros de la consultation. Voilà les chiffres ils ne sont pas travestis, voilà nos responsabilités, elles sont assumées du début jusqu’à la fin

Servonnet : […]

Odo : Excusez-moi de vous couper la parole, mais quand j’étais dans l’opposition, je ne me suis jamais adressé au personnel, j’ai demandé au maire et aux directeurs généraux des services  pour m’adresser au personnel, c’est un principe d’opposants. 

Servonnet: Je n’ai aucun esprit polémique sur ce dossier-là, je n’ai jamais souhaité, pour poser ce type de question, me fonder sur la rumeur, et je ne vous laisserai pas faire croire que nous sommes sur la polémique et la rumeur ce soir… […]

Je suis extrêmement surpris par votre réponse aujourd’hui qu’aucun médecin salarié ne serait intéressé par le poste du centre de santé

Odo : Je ne vous ai jamais dit ça je-vous ai dit que, sur les gens que vous aviez consulté, tous voulaient venir en libéraux, ce n’est pas la même chose, ne travestissez pas  ce que j’ai dit.

Aujourd’hui nous avons deux médecins salariés qui vont faire les remplacements pendant l’été, et nous allons avancer sur comment assumer demain la bonne marche du centre de santé. Cependant cela ne veut pas dire qu’il y a pérennité du centre de santé dans l’état actuel. Les Grignerots ont dit aux élections municipales, nous on est pas prêt à payer pour le centre de santé. 

Vous nous dites : il n’y a pas assez d’actes, plus il  y aura d’actes, reprenez les études faites sur les centres de santé parisiens, tous sont déficitaires, et le coût à la charge du contribuable, c’est entre 10 € et 40 €, Paris ce n’est pas Grigny, peut-être que la ville de Paris peut se permettre cela je ne pense pas que les Grignerots, avec une baisse de 400 000 € demain des aides de l’État, va se permettre encore longtemps de faire cela. Trouvons un modèle équilibré, il y a sûrement des choses à faire.

Il faut se poser la question du déficit chronique et avancer là dessus. Il y a sûrement des pistes à avancer pour trouver des solutions, je suis prêt à en débattre avec les médecins le moment venu, c’était le but de notre démarche en disant ne partons pas sur des on- dit, faisons un bilan et de ce bilan on construira quelque chose 

Monsieur Servonnet si vous avez des inquiétudes sur un dossier, mon bureau est ouvert, on en discute et on accompagne, moi je suis prêt à partager avec vous un certain nombre de choses dans un esprit non polémique. Je veux bien entendre que votre esprit n’était pas polémique ce soir, le mien ne l’est pas non plus. Mais je pense qu’il faut qu’on prenne du temps et sur le dossier du Docteur Combes, c’est un choix personnel et que nous assumons derrière.