« Grigny ensemble » a lancé sa campagne électorale ce vendredi 18 octobre au Centre Edouard-Brenot. « Grigny ensemble » : tout un programme, pourrait-on dire, si l’on se réfère aux déclarations faites lors de cette soirée.

L’on apprend donc en lisant l’article de notre confrère Le Progrès que Xavier Odo a reçu l’investiture de l’UMP (sans la demander !), mais qu’il est sans étiquette tout en se situant au centre, entre l’UDI de Jean-Louis Borloo et le MODEM de François Bayrou et que, l’écart entre Monsieur Odo et le PS a été très réduit durant cette mandature. Outre le fait que, pour celui qui suit les conseils municipaux, il est aisé de constater le rapprochement du PS local avec les élus de l’opposition UMP, cette situation ne peut que renforcer celles et ceux qui considèrent que le mince écart idéologique entre les deux formations ne peut conduire qu’ un nouveau front baptisé UMPS !

Ce rapprochement, doit interroger, au moment ou une frange de l’UMP adhère aux idées les plus nauséabondes du Front National et où le PS, mène une stratégie politique qui ne peut que favoriser le votre FN.

Pour la petite histoire, il est assez croustillant de mentionner ici que Madame Langlois qui ne lâche pas d’une semelle la tête de liste UMP avait répondu à une invitation de René Balme, le 11 juillet 2013 à 11h00, lui proposant d’être sur sa liste. Madame Langlois avait répondu favorablement, précisant qu’elle se retrouvait dans les valeurs de la gauche et qu’elle était prête a faire partie de la liste conduite par le maire sortant à condition de ne pas faire de figuration. Apparemment, cette jeune dame a décidé d’aller faire de la figuration du côté de l’UMP, à moins que ce ne soit de l’UDI, du MODEM ou du PS. Dieu reconnaitra les siens !

On n’oubliera pas, non plus, qu’en 2008, au deuxième tour des élections municipales, les voix de la 3ème liste conduite par le PRG s’étaient reportées sur la liste de Monsieur Odo ! Décidément, les sociaux-libéraux se retrouvent plus souvent à droite qu’à gauche.

S’il est vrai que Monsieur Odo est directeur de collège à La-Tour-du-Pin, il se garde bien de dire que ce collège est privé et… très catholique. Ne lit-on pas, du reste, dans la notice de présentation de cet établissement : « C’est un collège catholique , inséré dans le réseau des écoles catholiques de sa région, partenaire du diocèse de l’Isère qui propose à ceux qui le souhaitent de faire grandir leur foi et leur connaissance de la dimension chrétienne de l’existence. »

Et donc, lorsque Monsieur Odo précise qu’il apportera une attention toute particulière à l’éducation, il conviendrait de savoir de quelle éducation il s’agit : l’éducation laïque de la République ou bien tintée d’un soupçon de religion partisane, comme c’est le cas au collège Saint Bruno ?
Car si M. Odo est directeur d’un collège privé, c’est qu’il en a fait le choix et que cette orientation religieuse fait partie intégrante de ses valeurs, dont il lui sera difficile de se défaire si d’aventure il se retrouvait à la tête d’une commune.
D’ailleurs, dans un document, daté d’avril 2013, que Grigny ensemble se proposait de distribuer dans les écoles de la commune, à la question : Pour vos enfants quelles seraient les activités périscolaires (classez-les de 1 à 10)
Il tait propos, entre autre de répondre : éveil à la culture religieuse…

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L’UMP, Monsieur Odo et « Grigny ensemble » se proposent, aussi, de baisser les impôts locaux. Dont acte. Mais il ne disent pas comment ils vont s’y prendre, d’autant que les concours financiers de l’état sont à la baisse (réduction de 1,5 milliard d’euros sur 2014 et 2015), que les dépenses liées aux fluides (gaz et électricité) explosent et que la demande des habitants ne cesse d’augmenter en cette période de crise.
Il lui restera donc deux solutions : soit diminuer le service public en direction des familles, soit augmenter la participation financière de ces mêmes familles. Et dans ce deuxième cas, les contribuables participeraient financièrement deux fois : une fois au titre de l’impôt local et une deuxième fois en payant beaucoup plus cher le prix des services (restauration, périscolaire, etc.). Ce qui est bien souvent le cas dans les communes de droite qui nous entourent ! Quant aux associations, dont on sait que la droite et le PS, veulent les offrir sur un plateau au privé…. il y a fort à parier qu’elles feraient les frais de coupes sombres.

Ce n’est pas la première fois que Monsieur Odo se propose de raser gratis. Il avait tenu le même discours en 2008. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cela ne lui avait pas porté chance. Car les électeurs, à Grigny, comme ailleurs, savent démêler le vrai du faux.

Le mensonge, même s’il se produit par omission – et M. Odo en est coutumier, nous y reviendrons – finit toujours par être démasqué.

La rédaction